Un témoignage en forme d’hommage…

Nous avons envers les jeunes générations un devoir de mémoire à transmettre, c’est sans doute une des missions de la commission “Culture Judo”.

Awazu Sensei, 9ème Dan, nous a quitté le 17 mars 2016, il aurait eu 93 ans le 18 avril prochain. Il aura marqué de son empreinte le judo français.

Plutôt que de me hasarder à dresser de manière exhaustive un parcours si rempli,  j’ai voulu par ces quelques mots ci-dessous apporter un témoignage, un ressenti personnel sur l’homme, sans doute partagé par beaucoup de ceux qui ont eu le bonheur de le rencontrer.

 

Monsieur Shozo AWAZU était né le 18 avril 1923 à Kyoto.

1er Dan à 14 ans, il est 6ème Dan en 1949, à 26 ans! A la demande de Kawaishi Shi-han, il part pour la France en 1950 … et ne quittera plus notre pays.

Il aura donc enseigné la technique, mais aussi l’esprit du judo aux français pendant plus de 60 ans !

Il jouissait d’une autorité morale incontestable et d’une reconnaissance légitime des judoka français, basées sur sa connaissance immense du judo bien sûr, mais aussi et surtout par sa façon d’être.

Monsieur AWAZU n’était pas homme de discours. Sa façon si personnelle de s’exprimer dans notre langue ne l’y prédisposait sans doute pas, mais je doute que cela en soit la raison. Son langage débarrassé de tournures allait à l’essentiel et était terriblement efficace… incarnation du “Seiryoku zen yo” de Kano Shi-han !

En quelques mots simples, bien placés, lâchés laconiquement, il faisait mouche !

Qui, parmi ceux qui ont eu la chance de profiter de son enseignement, n’a pas encore en tête ces simples mots : « Encore beaucoup travail… ». Ce condensé caractérise bien à mon sens l’essentiel de son enseignement : il faut sans relâche chercher à s’améliorer et cela est possible par le travail. Message bienveillant d’espoir et de confiance pour qui veut bien l’entendre !

«  … Bien pratiquer …  (c’est le) plus important ». Toujours dans cet esprit de recherche constante de progrès!

Il y a bien d’autres enseignements que je retiendrai de cet homme qui ne cherchait pas à “paraître”, mais “était” !

Des souvenirs aussi, des images…. J’adorais le voir et l’entendre rire, de ce rire tout en retenue qui faisait briller son regard malicieux.

J’ai bien conscience, comme beaucoup, d’avoir croisé un Maître, au sens le plus noble du terme, celui qui donne une direction, par l’Exemple.

Jean-Pierre Defrance

M. Shozo Awazu

 

 

 

 

 

Ici, un hommage en images réalisé par le Comité Judo du Pas de Calais